Les Montagnards du Vietnam

La légende vietnamienne prétend que les montagnards, surnommés « les sauvages », sont issus des mauvais génies et leur prête mille sorcelleries et autant de  vertus réparatrices.

Ces groupes ethniques minoritaires, probablement issus d’Indonésie, Bornéo et iles de la Sonde, de la Malaisie pour certaines tribus, représentent près de 8 millions d’individus ou 10% de la population vietnamienne totale répartis du nord au sud dans les régions éloignées et montagneuses. Ils ont leur organisation, leur croyance et se trouvent confrontés au plus grand défi de leur histoire : la modernité.

Peuples souvent méprisés et soumis, les « minorités ethniques » de la province de Pleiku et Kontum sont issues de deux groupes linguistiques distincts, les Mon Kmer et les Malayo Polynésien et sont majoritairement de religion chrétienne et principalement catholique à Kontum.

Le passéProfondément respectueuse de la nature, de ses traditions et touchés par la spiritualité liée à la vie de la forêt, la culture montagnarde hérite de croyances dans les Yang sorte de génies auxquels ils dédient parfois des cérémonies traditionnelles.  Peuple très hospitalier, la convivialité se retrouve volontiers autour de la jarre : boisson fermentée alcoolisée de recette traditionnelle préparée pour les grandes occasions : mariage, inauguration ou célébration. Les montagnards peuvent nous faire découvrir milles choses que nous ignorons sur la nature, l’homme, la sagesse et nous-mêmes.

 Famille montagnarde

Les longues années de guerre ont profondément perturbé la vie et les usages de ces hommes simples et leur culture millénaire de la forêt. Les montagnards confrontés au monde en mouvement n’ont pas pu bénéficier d’accompagnement. Ils sortent peu à peu de l’oubli grâce à des programmes de la Province de Kontum et l’action des organisations non gouvernementales.

L’électricité, les aménagements de route, la modernisation des cultures, l’irruption des échanges qui ont fait suite aux sombres années de guerre ont fait de ces hommes des êtres confrontés à la nécessité de s’adapter ou condamnés à disparaître. Pratiquant autrefois la chasse et la pêche selon leur besoin, la culture sur brûlis, et la solidarité ils doivent apprendre à produire, vendre, planifier et économiser : une rupture avec le monde ancien des traditions. Le manque d’accès à l’éducation des populations montagnardes qui ne parlent pas tous le vietnamien et plus récemment les besoins de terre des vietnamiens (venant de la plaine) ont souligné l’importance d’aider le Vietnam à protéger ses minorités spécifiques et uniques.